Annie Verbeke est mouscronnoise, et travaillait dans la confection, à Tourcoing. Malheureusement, elle n’a pas pu poursuivre sa carrière, car une blessure au dos l’a invalidée assez rapidement.
Au fil de ces rencontres autour des travailleuses du textile, la douleur physique liée à ces métiers revient très fréquemment.
« De plus en plus vite »
« J’ai travaillé quelques années chez Flament, jusqu’en 1962. Il fallait toujours être penchée sur la machine, dans une position inconfortable. J’habitais Mouscron, et comme beaucoup, j’allais chaque jour à Tourcoing à pied. Plus tard, j’ai eu un vélo ! Il fallait travailler très vite, de plus en plus vite. Notre travail était chronométré, et on était payées à la production. C’était bien quand il n’y avait pas de souci… Mais en cas de panne, de casse, il fallait absolument rattraper le temps perdu ! Vous savez, c’était le début de la modernité, on travaillait, mais il n’y avait pas spécialement d’attention portée au confort du personnel… »
Pas beaucoup d’échanges
L’époque d’Annie est florissante. Dans les années 60, de très nombreux travailleurs arrivaient à pied, en bus, de diverses régions. « Il y avait beaucoup de gens qui travaillaient là. Nous étions dans de grandes salles… Il n’y avait pas beaucoup d’échanges entre nous, on ne se parlait pas vraiment. Pourtant, je ne ressors pas avec de mauvais souvenirs… A part cette blessure, bien entendu, qui m’a empêchée de continuer…. »